ASSOCIATION QUÉBÉCOISE DE LA MALADIE DE LYME



DIAGNOSTIC

Le test idéal

Le test idéal pour diagnostiquer une maladie infectieuse consiste à cultiver l’agent infectieux puis à l’identifier. Pour ce faire, on récolte un échantillon au site d’infection et on le cultive dans un milieu spécial pour que le microbe se reproduise, et nous avons alors la preuve sans équivoque qu’il y a une infection. L’absence de reproduction n’indique par contre pas l’absence d’infection, car celle-ci pourrait se retrouver dans une autre partie du corps. À ce jour, il n’y a pas de trousse commerciale de culture accessible, économique et approuvée pour dépister la maladie de Lyme, bien que plusieurs projets soient en cours.

Anticorps

La bactérie responsable de la maladie de Lyme peut tout de même être détectée de façon indirecte en mesurant les taux d’anticorps du patient. En effet, lorsque le corps est envahi par les spirochètes de Lyme, le système immunitaire réagit à l’apparition d’antigènes étrangers en fabriquant des anticorps afin de combattre spécifiquement l’infection en cours. Ce type de tests – appelés tests sérologiques, ne détecte pas la présence de la bactérie, mais plutôt la réponse du corps à l’infection (en détectant les anticorps).

Analyses de sang

L’analyse de sang est le seul type d’essai en laboratoire standardisé disponible pour appuyer le diagnostic clinique de la maladie de Lyme en Amérique du Nord. Les agences de santé publique du Canada et des États-Unis recommandent une approche à deux volets pour les analyses sanguines lorsque la maladie de Lyme est soupçonnée, et ces analyses se font au laboratoire national de microbiologie à Winnipeg.

La première étape consiste à passer un test sanguin ELISA commercial standardisé pour tout le pays. Si le résultat obtenu lors de ce test est négatif, l’échantillon est déclaré négatif pour les anticorps contre B. burgdorferi et ne fait pas l’objet d’analyses supplémentaires. Si le résultat est positif ou indéterminé, un second test, soit le Western Blot (WB) commercial, est effectué. Une personne est considérée atteinte de la maladie de Lyme au Canada seulement dans la mesure où son test ELISA et le test WB canadiens sont positifs pour la présence de la bactérie. Ce n’est qu’à ce moment là que le cas est déclaré selon les règles de maladies à déclaration obligatoire au Québec. Les tests ELISA et WB canadiens utilisés ont de graves limitations quand à leur sensibilité et leur interprétation font l’objet d’une grande controverse médicale.

Diagnostique clinique

Les résultats d’analyses de sang sont un supplément au diagnostic clinique, soit de l’évaluation en clinique faite par un médecin selon les symptômes. Ces résultats ne devraient pas constituer la base principale du diagnostic ni des décisions thérapeutiques. Les trousses d’analyse pour la maladie de Lyme ont des limites de sensibilité et de spécificité et sont à la base d’une grande controverse médicale. Les professionnels de la santé devraient connaitre ces limites et sont encouragés à déclarer tout incident suspect, y compris les résultats faux-positifs et faux-négatifs, à Santé Canada.

Nuance sur les résultats de test

Un résultat de test positif n’indique pas nécessairement qu’une personne est atteinte de la maladie de Lyme. Ce diagnostic repose sur les manifestation cliniques de la maladie (symptômes), les tests servant seulement de support pour soutenir ce diagnostic. Certaines personnes obtiennent un test positif mais ne présentent aucun symptôme. Ils n’ont pas la maladie de Lyme, mais ont été vraisemblablement exposés à la bactérie. Leur système immunitaire a reconnu la bactérie et des anticorps ont été formés, mais ils n’ont pas développé la maladie puisqu’ils n’ont pas de symptômes. Il est aussi possible qu’ils développent des symptômes plus tard, lors d’un affaiblissement du système immunitaire, par exemple.

Un résultat de test négatif n’indique pas nécessairement qu’une personne n’est pas atteinte de la maladie de Lyme. En effet, plusieurs des patients parmi les plus malades obtiennent des résultats négatifs. Il y a 300 espèces de Borrelia et le test ne les couvre pas toutes, ce qui fait que le patient pourrait être infecté d’une souche qui n’est pas testée par le laboratoire. De plus, les patients les plus affaiblis par la maladie peuvent ne pas être en mesure de produire une réponse immunitaire adéquate pour 2 raisons possibles; soit ils ne produisent pas d’anticorps, ou alors les anticorps peuvent être agglomérés à la bactérie et donc non-détectables par le test.

En effet, en cas de suspicion de la maladie de Lyme malgré un résultat de test négatif, le CDC américain (Centers for Diseases Control) recommande de ne pas se fier au test, mais plutôt de traiter sur la base d’un jugement clinique. Encore faut-il que le médecin consulté envisage la possibilité que vos symptômes soient attribuables à la maladie de Lyme. La triste vérité, c’est que pour l’instant, cette maladie est encore considérée comme rare au Québec par la plupart des médecins.

Controverse

L’agence de santé publique du Canada base ses recommandations sur les directives adoptées par le CDC américain (Centers for Diseases Control). Alors que le CDC recommande l’obtention d’un résultat positif au test ELISA avant d’envisager faire un Western Blot, de plus en plus d’études révèlent les lacunes de cette approche diagnostique en 2 volets. Le compte-rendu suivant indique qu’une moyenne de 44% des personnes infectées par Lyme ne sont pas détectées par la méthode actuellement recommandée. Bien que cette méthode soit simple, facile d’emploi et peu couteuse, il reste qu’elle est loin d’être optimale. Et au final, rappelons-nous que tout ce que l’on peut apprendre d’un test sérologique pour Lyme, c’est que la personne a été exposée à la bactérie Borrelia burgdorferi. Rien ne distingue une infection en cours d’une infection résolue.

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