Diagnostic

Rectangle

Le diagnostic de la maladie de Lyme

Le diagnostic de la maladie de Lyme représente, encore à l’heure actuelle, un défi de taille. Bien que les recherches soient beaucoup plus avancées qu’en 1980, il n’existe actuellement aucun test d’une grande fiabilité permettant de diagnostiquer la maladie. À ce jour, les tests disponibles connaissent plusieurs failles, et ce, particulièrement pour les gens en stade chronique de maladie. En effet, la majorité des tests proposés sont beaucoup plus efficaces au stade aigu de la maladie.

Tests au Québec

Actuellement, au Québec, le diagnostic de la maladie de Lyme se base sur les recommandations effectuées par l’INESSS. Les professionnels de la santé utilisent donc les analyses sanguines de type indirect, c’est-à-dire recherchant la réponse immunitaire du patient contre la bactérie. La première étape lorsque le médecin suspecte la maladie consiste à passer un test sanguin ELISA commercial. Si le résultat obtenu lors de ce test est négatif, l’échantillon est déclaré négatif pour les anticorps contre B. burgdorferi et ne fait pas l’objet d’analyses supplémentaires. Si le résultat est positif ou indéterminé, un second test, soit le Western Blot (WB) commercial, est effectué. Une personne est considérée atteinte de la maladie de Lyme au Canada seulement dans la mesure où son test ELISA et le test WB canadiens sont positifs. Ce n’est qu’à ce moment-là que le cas est déclaré selon les règles de maladies à déclaration obligatoire au Québec. Comme les tests ELISA et WB canadiens utilisés ont de graves limitations quant à leur sensibilité (probabilité que le test soit positif chez un sujet atteint), leur interprétation fait l’objet d’une grande controverse médicale. L’INESS reconnait d’ailleurs elle-même que ces tests connaissent plusieurs limitations et suggère l’utilisation du jugement clinique.

Voici le lien vers les documents officiels de l’INESSS comprenant l’outil d’aide au diagnostic, ainsi que l’outil expliquant la sérologie:

Notion de diagnostic clinique 

Il est important de mentionner qu’un résultat de test négatif n’indique pas nécessairement qu’une personne n’est pas atteinte de la maladie de Lyme. Plusieurs des patients, dont notamment ceux atteints par la forme chronique, obtiennent des résultats de test négatifs. Il est donc primordial d’introduire la notion de diagnostic clinique, c’est-à-dire basée sur l’évaluation clinique du médecin. En effet, les résultats de laboratoire ne devraient pas constituer la base principale du diagnostic ni des décisions thérapeutiques. Les trousses d’analyse pour la maladie de Lyme ont des limites de sensibilité et de spécificité et sont à la base d’une grande controverse médicale. Les professionnels de la santé devraient connaitre ces limites et sont encouragés à déclarer tout incident suspect, y compris les résultats faux positifs et faux négatifs, à Santé Canada.

Rectangle

Voici quelques raisons qui peuvent expliquer un test négatif chez une personne atteinte 

  • Le test est effectué trop rapidement après l’exposition (piqûre): Le patient prend généralement quelques semaines avant de développer les anticorps à la maladie.

  • Le patient est atteint de la forme chronique et son système immunitaire est déficient : dans ce cas le système immunitaire du patient devient tellement faible qu’il y a peu de chance qu’on y retrouve la présence d’anticorps.

  • Les anticorps sont pratiquement tous attachés aux antigènes dans ce qu’on appelle un complexe immun, ne laissant pas d’anticorps libres pour être détectés dans le sang.

  • Il existe près de 300 sous-espèces de Borrelia. Les tests ne les couvrent pas tous, ce qui fait que le patient peut être infecté d’une souche qui n’est pas testée par le laboratoire.

  • Il est possible que les symptômes du patient soient expliqués par une co-infection et non une infection à la Borrelia. À titre d’exemple, la fièvre à tique (TBRF), crée souvent des symptômes similaires à la Lyme, les patients testeront donc négatifs, d’où l’importance de vérifier également la présence de co-infections.

  • Il est possible que la bactérie ne se retrouve pas dans le sang au moment du test, mais soit cachée dans d’autres tissus.

Un fait intéressant est qu’en cas de suspicion de la maladie de Lyme, malgré un résultat de test négatif, le CDC américain (Centers for Disease Control and Prevention) recommande de ne pas se fier au test, mais plutôt de traiter sur la base d’un jugement clinique.

Encore faut-il que le médecin consulté envisage la possibilité que vos symptômes soient attribuables à la maladie de Lyme. La triste vérité, c’est que pour l’instant, cette maladie est encore peu considérée par les médecins du Québec.

Afin d’aider au diagnostic clinique, le Dr Horowitz, un médecin de l’État de New-York ayant plus de 25 ans d’expérience avec la maladie de Lyme et ayant soigné plus de 12 000 patients et publié plusieurs livres sur le sujet a créé un questionnaire. Voici l’outil en question qui permet de déterminer la probabilité de la maladie de Lyme et du syndrome infectieux multisystémique qui accompagne la forme avancée de la maladie:

Rectangle

Afin de bien comprendre les tests, il faut savoir qu’il existe deux types de méthodes pour tester la présence de la maladie

La méthode directe

Les tests directs consistent à chercher directement la présence du pathogène dans le corps de la personne, c’est-à-dire dans son sang, dans ses liquides corporels ou même dans ses tissus. Parmi les méthodes directes on compte en autre les tests de type : Culture, PCR, cePCR, FISH.

La méthode indirecte

Les tests indirects consistent quant à eux à mesurer la réponse immunitaire du patient contre le pathogène. En effet, lorsque le corps est envahi par les spirochètes de Lyme, le système immunitaire réagit à l’apparition d’antigènes étrangers en fabriquant des anticorps afin de combattre l’infection. Les tests indirects ne cherchent donc pas la présence de la bactérie dans le corps, mais plutôt la réponse de celui-ci à l’infection (en détectant les anticorps). Parmi les méthodes indirectes on compte en autre les tests de type : ELISA (enzyme linked immunosorbent assay), WesternBlot (Imunobavardage), EIA (Enzyme-linked immune assay).

Tests à l’extérieur du pays

Tel que mentionné précédemment, les tests actuellement disponibles au Québec connaissent plusieurs limitations. De nombreuses personnes se tournent donc vers des laboratoires à l’extérieur du pays afin d’effectuer un ensemble plus complet de tests, c’est-à-dire comprenant des méthodes directes et indirects ainsi que des tests pour les différentes souches et co-infections :

Voici quelques liens vers les laboratoires plus connus à l’extérieur du pays :

IGENEX – ARMINLABS – GALAXY VIBRANT WELLNESS

*Il est important de noter que les résultats de ces tests effectués ne sont actuellement pas reconnus ici au Canada.

La controverse

L’agence de santé publique du Canada base ses recommandations sur les directives adoptées par le CDC américain (Centers for Diseases Control). Alors que le CDC recommande l’obtention d’un résultat positif au test ELISA avant d’envisager faire un Western Blot, de plus en plus d’études révèlent les lacunes de cette approche diagnostique en 2 volets. Le compte-rendu suivant indique qu’une moyenne de 44% des personnes infectées par Lyme ne sont pas détectées par la méthode actuellement recommandée. Bien que cette méthode soit simple, facile d’emploi et peu coûteuse, il reste qu’elle est loin d’être optimale.

L’union fait la force!

Devenez membre de l’AQML

Faire un don

Votre support est important

Besoin de ressources?

Consultez nos outils de soutien

Vous soupçonnez être atteint de la maladie de Lyme chronique?

Nous vous invitons à visiter la page Outils de soutien pour plus d’informations.