FOIRE AUX QUESTIONS
F.A.Q.
Si les réponses à vos questionnements ne se retrouvent pas sur cette page, vous pouvez toujours nous écrire à: info@aqml.ca
Général
La maladie de Lyme est une maladie zoonotique à transmission vectorielle causée par la bactérie Borrelia burgdorferi. Pour en savoir plus sur celle-ci, vous référer à la section la maladie de Lyme du site web.
La maladie de Lyme est considérée comme une maladie à déclaration obligatoire au Québec depuis 2003. Les médecins cliniciens ainsi que les laboratoires sont responsables de déclarer les cas aux autorités publiques. Entre 2007 et 2020, 2091 cas confirmés(reportés) ou probables de la maladie de Lyme ont été enregistrés au système MADO. En 2022, 586 cas de maladie de Lyme ont été déclarés aux autorités de santé publique, dont 527 cas confirmés ou probables acquis au Québec et 59 cas acquis hors Québec ou dont le lieu d’acquisition était inconnu. Il est toutefois important de considérer le fait que selon les experts du Centers for Disease Control and Prevention (CDC) américains, le nombre réel de cas de maladie de Lyme est de 6 à 12 fois plus élevé que le nombre de cas confirmés ou probables.1 Pour plus d’informations sur les cas déclarés au Québec, vous pouvez vous rendre au:
https://www.inspq.qc.ca/zoonoses/maladie-de-lyme/resultats-de-surveillance#surv_acarologique
1 Centers for Disease Control and Prevention. 2021. Lyme Disease: Data and Surveillance – How many people get Lyme disease? https://www.cdc.gov/lyme/stats/humancases.html MSSS. 2021
Les tiques se développent en trois stades (larve, nymphe, adulte). Les cas de maladie de Lyme sont généralement acquis lors d’une piqûre d’Ixodes scapularis au stade de nymphe. À ce stade, les tiques sont si petites (de la taille d’une graine de pavot) qu’elles passent généralement inaperçues et restent donc attachées à la peau plus longtemps. Les tiques au stade adulte peuvent également transmettre la bactérie, celle-ci sont généralement de la taille d’une graine de sésame.
Régions et environnement
Bien que la tique à pattes noires soit retrouvée en plus grande densité dans certaines régions du Québec, le risque de contracter la maladie de Lyme est possible dans toutes les régions du Québec. Voici la liste des régions socio-sanitaires du Québec où le risque de contracter la maladie de Lyme est présent ou significatif :
- Capitale Nationale
- Mauricie et Centre-du-Québec
- Estrie
- Montréal
- Outaouais
- Chaudière-Appalaches
- Laval
- Lanaudière
- Laurentides
- Montérégie
Depuis juin 2021, l’Institut National de Santé Publique du Québec (INSPQ) a ajouté l’ouest de l’île de Montréal à la liste des zones endémiques. L’Estrie demeure la RSS (région sociosanitaire) la plus touchée par la maladie de Lyme, rapportant près de 60 % de l’ensemble des cas et un taux d’incidence standardisé 9 fois plus élevé que le taux de la province.
La tique à pattes noires est retrouvée dans les endroits humides comme les forêts, les boisés, les herbes hautes, les jardins, les champs, les aménagements paysagers et les amas de feuilles mortes. Ainsi, les adeptes de sorties dans la nature et de jardinage de même que les travailleurs et travailleuses en contact avec ces différents types de milieux sont tous à risque d’exposition aux tiques.
Gouvernement du Québec. 2021.
Maladie de Lyme. https://www.quebec.ca/sante/problemes-de-sante/a-z/maladie-de-lyme/ INESSS. 2019. Du diagnostic au traitement de la maladie de Lyme aux stades localisés et disséminés. Rapport de soutien aux outils d’aide à la décision clinique sur le diagnostic et le traitement. Rapport rédigé par Geneviève Morrow et Fatiha Karam. Québec, Qc: INESSS, p. 51 et 52/192.
Les tiques à pattes noires peuvent être actives à partir de 4 °C, même s’il y a de la neige. Le risque de contracter la maladie de Lyme après une morsure de tique est présent toute l’année; il est élevé en été et minime en hiver au Québec.
INESSS. 2019. Du diagnostic au traitement de la maladie de Lyme aux stades localisés et disséminés. Rapport de soutien aux outils d’aide à la décision clinique sur le diagnostic et le traitement. Rapport rédigé par Geneviève Morrow et Fatiha Karam. Québec, Qc: INESSS, p. 54/192. MAPAQ. 2021. Maladie de Lyme. https://www.mapaq.gouv.qc.ca/fr/Productions/santeanimale/maladies/transmissibleshumain/Pages/MaladieLyme.aspx
Co-infections
Non. Plusieurs autres bactéries pathogènes sont présentes dans la salive de la tique à pattes noires et peuvent être transmises à l’humain au moment de la morsure. C’est pourquoi on tend maintenant à nommer la maladie de Lyme comme étant «la maladie de Lyme et ses co-infections».
Nelder, MP. Russel, CB. Sheehan, NJ. Sander, B. Moore, S. Li, Y.
Johnson, S. Patel, S. Sider, D. 2016 . Human pathogens associated with the blacklegged tick Ixodes scapularis: a systematic review. Parasite Vectors. 5(265): 14 p.
Symptômes
Les signes et symptômes de la maladie sont distincts selon les stades de la maladie, mais sont également propres à chaque individu. Nous vous suggérons de vous rendre sur l’onglet symptômes de la section maladie de Lyme.
Traitement
Les traitements de la maladie varient également beaucoup. Nous vous recommandons de vous rendre sur l’onglet traitement de la section maladie de Lyme. Vous pouvez également vous référer aux deux outils suivants de l’INESSS :
Mises en situation
1. Quoi faire au stade localisé?
Avant de vous rendre à l’extérieur dans un habitat à risque :
- Portez un pantalon et un chandail à manches longues de couleur pâle afin de repérer les tiques plus facilement.
- Rentrez votre chandail dans votre pantalon et rentrez le bas de votre pantalon dans vos chaussettes.
- Portez des chaussures fermées
- Utilisez un chasse-moustiques contenant du DEET ou de l'icaridine sur les vêtements et la peau exposée (toujours suivre les instructions sur l'étiquette)
- Portez des vêtements traités à la perméthrine (toujours suivre les instructions sur l'étiquette)
Lorsque vous êtes à l’extérieur dans un habitat à risque :
- Marchez dans des pistes ou des sentiers dégagés
- Veillez à ce que les enfants et les animaux de compagnie ne sortent pas du sentier
- Évitez d'utiliser des sentiers créés par des animaux (comme le chevreuil et l'orignal), car on trouve souvent des tiques dans l'herbe et les plantes le long de ces sentiers.
Avant de rentrer à l’intérieur :
- Vérifiez s'il y a des tiques :
- Sur vous-même ( Faire un examen de vérification de la présence de tiques sur tout le corps (les cheveux, les aisselles, l’intérieur des cuisses, l’intérieur du nombril, le derrière des genoux, etc)
- Vos animaux domestiques
- Vos vêtements
- Votre équipement de plein air, tel que les sacs à dos.
Lorsque vous êtes à l’intérieur :
- Prenez une douche ou un bain le plus tôt possible, car cela peut vous aider à trouver des tiques qui ne se sont pas encore accrochées. Si vous ne prenez pas votre douche ou votre bain, vérifiiez la présence de tiques sur tout votre corps et sur celui de vos enfants.
- Si vous trouvez une tique accrochée à la peau, retirez-la aussi rapidement que possible.
- Pour tuer les tiques non accrochées qui pourraient se trouver sur vos vêtements, mettez les vêtements secs dans une sécheuse, à température élevée pendant au moins 10 minutes. Si vos vêtements sont humides, le séchage pourrait nécessiter plus de temps.
- Si vous lavez vos vêtements, utilisez de l'eau chaude et séchez à température élevée. Les tiques peuvent survivre à un cycle de lavage froid ou tiède.
- Retirer immédiatement la tique à l’aide d’un tire-tique (disponible en pharmacie). À défaut d’en avoir un en sa possession, utiliser une pince à épiler à pointe fine. Prendre soin de ne pas faire pivoter la tique. Ne pas écraser son abdomen afin d’éviter que les bactéries présentes dans la tique ne soient transmises chez la personne mordue. Ne pas tenter de retirer la tique en utilisant du vernis à ongles, de la gelée de pétrole ou de la chaleur;
- Laver la zone de morsure avec du savon et de l’eau et désinfecter la plaie avec du désinfectant pour les mains contenant de l’alcool;
- Conserver la tique dans un contenant scellé et noter la date de la morsure. La tique peut être conservée pour une durée de 10 jours au réfrigérateur si elle est vivante et au congélateur si elle est morte;
- Prendre rendez-vous dans une clinique médicale le plus rapidement possible;
- Apporter le contenant à votre rendez-vous médical pour faciliter le diagnostic de la maladie de Lyme;
- Surveiller l’apparition d’un érythème (plaie) migrant (c’est-à-dire, une plaie qui apparait sur votre corps puis disparait après quelque temps.)
Gouvernement du Canada. 2020. Maladie de Lyme- Enlever les tiques et les présenter à des fins d’analyse. https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/maladies/maladie-lyme/enlever-tiques-et-presenter-fins-analyse.html
Si vous avez été piqué et présentez un érythème migrant, il est important de consulter un médecin le plus rapidement possible. Celui-ci devrait se référer aux recommandations de l’INESSS (2021), la présence d’un érythème migrant est suffisante pour obtenir la prescription d’un traitement à antibiothérapie. En effet, dans ce cas, celui-ci peut être administré sans avoir obtenu un diagnostic sérologique de la maladie de Lyme. Voici un petit tableau tiré du document de l’INESS expliquant bien la démarche clinique lors de piqûre et d’érythème migrant.
*Il est à noter que bien que le document de l’INESSS constitue une bonne référence, le choix final du traitement est à la discrétion du clinicien.
L’INESS recommande également de surveiller la survenue de symptômes (neurologiques, arthritiques, cardiaques,etc) de la maladie au cours de la période d’observation, pendant et après le traitement. L’apparition de symptômes systémiques peut influencer le choix de traitement. On recommande au patient d’utiliser la fiche suivante : https://www.inesss.qc.ca/fileadmin/doc/INESSS/Rapports/Biologie_medicale/Lyme_PPE/Lyme_Feuille-de-suivi.pdf
Il est important de noter les points suivants :
- Le patient peut prendre un antipyrétique/analgésique (p. ex. acétaminophène, ibuprofène) en complément de son traitement antibiotique pour soulager la douleur et les symptômes systémiques généraux.
- Une réaction appelée réaction de Jarisch-Herxheimer peut survenir suivant l’amorce de l’antibiothérapie. Cette réaction inflammatoire systémique peut se produire au cours du traitement d’une infection par des bactéries spirochètes comme celles du groupe des Borrelia burgdorferi. Elle est généralement associée à la mort des bactéries. Toutefois, elle ne doit pas entrainer un arrêt de la prise de l’antibiotique et il faut aviser un professionnel de la santé en cas de doute.
*Pour des conseils afin de diminuer cette réaction de «Herx » vous pouvez vous fier à l’outil de l’AQML.
L’érythème migrant est, la plupart du temps, sous forme de cible (contour rouge, intérieur blanc, diamètre d’environ 5 cm). Toutefois, ses caractéristiques (étendue, forme et apparence) et sa durée varient considérablement d’un individu à l’autre. Il est à noter que certaines lésions provoquées par les morsures de tiques ne ressemblent pas à l’érythème migrant classique. Les lésions de plus petite taille ou d’allure atypique méritent la même attention qu’un érythème migrant plus gros. Voici quelques illustrations qui pourront vous permettre d’avoir une meilleure idée de ce à quoi ressemble un érythème migrant.
Il est fortement recommandé de consulter même si vous n’êtes pas certains. Selon les recommandations de l’INESS, chez un patient qui présente une atteinte cutanée sans autres manifestations évocatrices du stade disséminé́, s’il y a hésitation entre un diagnostic de cellulite infectieuse et d’érythème migrant le médecin devrait privilégier un traitement couvrant les deux pathologies (p. ex. céfuroxime axétil).
Bien qu’il soit l’une des premières manifestations de la maladie de Lyme, l’érythème migrant est absent dans 20% des cas, de plus, il arrive souvent que celui-ci ne soit pas remarqué. Au Québec, les personnes asymptomatiques ayant été récemment mordues par une tique à pattes noires peuvent recevoir une prophylaxie post-exposition (PPE) dans le but de prévenir la maladie de Lyme. La PPE est conseillée, selon l’INESSS, lorsque l’érythème migrant est absent et que l’ensemble des critères suivant sont respectés:
- La piqûre est survenue dans un secteur géographique visé par l’application de la PPE
- La tique est restée accrochée à la peau pendant une période de 24 heures ou plus
- Le délai entre le retrait de la tique et l’initiation du traitement PPE est de moins de 72 heures
- En remplissant tous ces critères, la PPE par doxycycline à dose unique peut être proposée, et ce en l’absence de contre-indications.
Les secteurs géographiques visés par l’application de la PPE sont:
- Municipalités de la région sociosanitaire de l’Estrie;
- Municipalités de la région sociosanitaire de Lanaudière;
- Municipalités de la région sociosanitaire de la Montérégie;
- Municipalités de la région sociosanitaire de l’Outaouais;
- Municipalités de la région sociosanitaire de Montréal;
- Municipalités de la région sociosanitaire de la Mauricie-et-du-Centre du Québec
Voici la liste plus complète fournie par le MSSS :
Vous pouvez trouver toutes les informations concernant la PPE dans le document suivant :
Nous vous recommandons également de suivre vos symptômes à l’aide de cette feuille de suivi :
En cas de symptômes évocateurs de la maladie, l’évaluation clinique est de mise afin d’initier le traitement approprié.
Notre position: L’AQML souhaite que ces critères soient abolis et que toute personne ayant été mordue par une tique puisse recevoir, peu importe sa région d’acquisition et le temps d’exposition, un traitement préventif.
2. Quoi faire au stade disséminé?
- Tout d’abord, un bon départ est de remplir le questionnaire du Dr Horrowitz que vous retrouverez sous l’onglet des outils de soutien. Ce questionnaire est un outil qui permet d’évaluer les chances d’être atteint du stade disséminé de la maladie. * Attention celui-ci ne consiste pas d’un outil diagnostic.
- Nous vous recommandons ensuite de prendre rendez-vous avez votre médecin traitant. Lors de votre rencontre médicale, nous vous suggérons d’amener une version imprimée du questionnaire et d’insister sur votre histoire de piqûre de tique, ainsi que sur vos symptômes qui se sont développés par la suite. Lors de cette rencontre, vous pouvez également demander de passer les tests diagnostiques de la maladie de Lyme.
* Attention nous vous rappelons que les tests en question ne sont pas un outil diagnostic 100% fiable et le jugement clinique est nécessaire. Vous pouvez consulter la section diagnostic pour plus de détails à ce sujet. Nous vous suggérons également de lire la mise en situation qui suit.
3. Tests diagnostiques
Après avoir consulté un médecin, une prise de sang doit être faite dans un CLSC ou à un hôpital près de chez vous. Les échantillons seront ensuite acheminés vers les laboratoires diagnostiques nommés ci-bas pour les analyses.
Actuellement, le test recommandé et approuvé par les instances publiques du Québec est celui de la sérologie à deux volets. Le premier volet consiste en un test de dépistage (ELISA) et le deuxième volet est un test de confirmation (Western blot).
1) Le test ELISA
Le test ELISA est effectué dans deux laboratoires désignés de la province, soit au CHU de Sherbrooke et à l’Hôpital Charles-Le Moyne.Celui-ci sert à tester la réponse immunitaire contre la bactérie. Si le résultat obtenu lors de ce test est négatif, l’échantillon est déclaré négatif pour les anticorps contre B. burgdorferi et ne fait pas l’objet d’analyses supplémentaires.
À noter que la proportion de faux -négatifs est élevée. (Vous référer à la section diagnostic pour comprendre les raisons principales pouvant expliquer un test négatif chez une personne atteinte).
2) Western blot
Si les résultats du test ELISA sont positifs ou ambigus, les échantillons transitent vers le Laboratoire national de microbiologie de Winnipeg, où le test Western blot est effectué. Ce test est composé de deux analyses distinctes, soit une pour les immunoglobulines M (IgM) ainsi qu’une autre pour les immunoglobulines G (IgG). Les deux immunoglobulines sont des anticorps que produit le corps pour se défendre de la bactérie (antigène). Une fois de plus, il est possible d’obtenir un résultat négatif en étant atteint de la maladie.
Dans le réseau public de santé au Québec:
La première phase de la sérologie à deux volets (le test de dépistage ELISA) se fait au CHU de Sherbrooke ou à l’Hôpital Charles-Le Moyne. La deuxième phase de la sérologie à deux volets (le test de confirmation Western blot) se fait au Laboratoire national de microbiologie de Winnipeg. Vous pouvez obtenir une requête pour ces tests en consultant un médecin du réseau de la santé.
Tests hors Québec :
IgeneX est un laboratoire privé situé en Californie qui offre des tests spécialisés dans le dépistage de la maladie de Lyme et de certaines co-infections. Le laboratoire permet d’avoir accès à différentes méthodes de dépistages (directes et indirectes), mais également au dépistage de nombres souches et co-infections.Plusieurs autres laboratoires aux États-Unis et en Europe offrent similairement le même service, mais IgeneX demeure le plus utilisé pour l’instant. Site web Igenex: https://igenex.com/
Parmi les autres laboratoires, voici quelques exemples :
Il est important de noter qu’il n’existe actuellement aucun test diagnostique 100% fiable pour la maladie de Lyme. D’ailleurs, selon l’INESS, un résultat négatif ne doit jamais servir à exclure le diagnostic de la maladie de Lyme. Plusieurs études démontrent que la sensibilité (probabilité d’avoir un test positif en étant atteint de la maladie) de la sérologie à deux volets varie grandement. Plusieurs raisons peuvent expliquer un résultat négatif chez un patient atteint de la maladie de Lyme dont :
- Le test est effectué trop rapidement après l’exposition (piqûre): Le patient prend généralement quelques semaines avant de développer les anticorps à la maladie.
- Le patient est atteint de la forme chronique et son système immunitaire est déficient : dans ce cas le système immunitaire du patient devient tellement faible qu’il y a peu de chance qu’on y retrouve la présence d’anticorps.
- Les anticorps sont pratiquement tous attachés aux antigènes dans ce qu’on appelle un complexe immun, ne laissant pas d’anticorps libres pour être détecté dans le sang.
- Il existe près de 300 sous-espèces de Borrelia. Les tests ne les couvrent pas tous, ce qui fait que le patient peut être infecté d’une souche qui n’est pas testée par le laboratoire.
- Il est possible que les symptômes du patient soient expliqués par une co-infection et non une infection à la Borrelia. À titre d’exemple, la fièvre à tique (TBRF), crée souvent des symptômes similaires à la Lyme, les patients testeront donc négatif, d’où l’importance de vérifier également la présence de co-infections.
- Il est possible que la bactérie ne se retrouve pas dans le sang au moment du test, mais soit cachée dans d’autres tissus.
- Selon l’INESS, la sensibilité des tests est faible pour la maladie de Lyme contractée en Europe, en Asie et en Afrique du Nord. Cela est principalement dû au fait que les génoespèces de B. burgdorferi sont différentes.
- Lorsque la maladie a été contractée sur un continent différent, il est important de le mentionner, car des tests d’immunobuvardage différents seront utilisés (différence portant sur le choix des antigènes et des critères de positivité).
Au Québec:
La sensibilité des tests diagnostiques pour la maladie de Lyme au Québec est faible, et ce pour plusieurs raisons. Vous pouvez vous référer à la section diagnostic du site web pour comprendre pourquoi un test pourrait être négatif chez un patient qui est atteint.
Aux États-Unis:
Certains laboratoires privés proposent des tests diagnostiques pour la maladie de Lyme qui sont plus complets.
Les raisons qui augmentent la sensibilité des tests aux États-Unis sont principalement les suivantes :
- Les tests comprennent une plus large gamme de méthodes de tests. Plus précisément, les « pannels » comprendront un ensemble de tests directs et indirects, permettant non seulement de vérifier la réponse immunitaire, mais également de chercher la présence directe des pathogènes dans le sang.
- Les tests vérifient la présence d’un plus grand nombre de souches de Borrelia.
- Les tests vérifient également la présence des co-infections qui peut parfois expliquer la symptomatologie du patient.
*Il est important de noter que la technologie et les critères de surveillance utilisés dans les laboratoires privés aux États-Unis diffèrent de ceux recommandés par le CDC américain (Centers for Diseases Control) et Santé Canada, les résultats de ces tests ne sont donc pas reconnus ici.
Les critères diagnostiques de la maladie de Lyme au Québec reposent sur les avis de Santé Canada, qui eux suivent ceux émis par le Centers for Diseases Control (CDC). Toutefois, hors Canada, la technologie et les critères de surveillance diffèrent des recommandations officielles décrites par le CDC américain et Santé Canada. Il est donc possible que votre médecin soit réticent aux tests effectués hors Canada, puisqu’ils ne reposent pas sur les mêmes critères que ceux émis par Santé Canada.
Dans le cas ou votre médecin est réticent, nous soulignons l’importance de lui mentionner que le diagnostic repose sur l’ensemble du tableau clinique et que les tests sérologiques servent à complémenter le tableau clinique et doivent être interprétés en fonction de celui-ci.
- Il est important de mentionner à votre médecin que selon les données recueillies par l’INESSS, une majorité de patients ayant eu un diagnostic de maladie de Lyme au Québec ne se rappelle pas avoir été piquée par une tique ou avoir présenté un érythème migrant. Il est donc important de ne pas exclure un tel diagnostic lorsque le tableau clinique est compatible avec la maladie de Lyme et de bien évaluer les risques d’exposition aux tiques à l’histoire (par exemple, les habitudes de vie, les activités extérieures, les lieux de résidence et de tourisme ainsi que le contact avec des animaux de compagnie qui vont à l’extérieur).
- Vérifiez d’abord vos symptômes en remplissant le questionnaire du Dr. Horowitz* (disponible dans la section outils de soutien)
- Vous pouvez ensuite amener les résultats du test à votre médecin afin de lui démontrer votre portrait clinique et celui de la maladie.
- Si vous croyez avoir la maladie de Lyme et que votre médecin démontre toujours une fermeture quant aux tests sérologiques et à votre condition, nous vous conseillons de changer de médecin, jusqu’à ce que vous en trouviez en plus à l’écoute de vos besoins. Si vos démarches sont difficiles, vous pouvez toujours nos consulter à info@aqml.ca.
Il est important de mentionner à votre médecin que selon l’INESSS, l’exposition dans une zone endémique n’est pas requise pour établir le diagnostic clinique. Le risque d’acquisition de la maladie de Lyme à la suite d’une piqûre de tique est présent partout au Québec même s’il est plus grand dans les zones où des populations de tiques sont établies.
Le risque de contracter la maladie de Lyme est possible dans l’ensemble des régions du Québec, bien qu’il le soit davantage dans certaines régions.
4. Invalidité
Dans le cas où vous êtes atteint de la maladie et que celle-ci limite vos capacités, l’assurance invalidité peut être obtenue via votre employeur si vous êtes inscrits à un régime collectif fourni par celui-ci .
Si aucune assurance invalidité n’est fournie par l’employeur, il est toujours possible d’avoir recours à la prestation de maladie de l’assurance-emploi qui est par contre seulement d’une durée maximale de trois mois.
En dernier recours, le Régime des Rentes du Québec (RRQ) fournit une assurance invalidité aux personnes ayant démontré qu’aucune amélioration de leur condition de santé n’est possible et que tout traitement curatif a été essayé. L’assurance fournie par la RRQ est valide à vie. La RRQ met toutefois un délai de 6 mois avant de donner une réponse.
https://www.canada.ca/fr/services/prestations/ae/assurance-emploi-maladie.html
Un travailleur autonome peut être indemnisé en cas d’arrêt de travail maladie uniquement si celui-ci s’était préalablement procuré une assurance invalidité avec une compagnie d’assurances privée.
En dernier recours, le Régime des Rentes du Québec (RRQ) fournit une assurance invalidité aux personnes ayant démontré qu’aucune amélioration de leur condition de santé n’est possible et que tout traitement curatif a été essayé. L’assurance fournie par la RRQ est valide à vie. La RRQ met toutefois un délai de 6 mois avant de donner une réponse.
La maladie de Lyme a été ajoutée à la liste des maladies professionnelles depuis avril 2021, dans le cadre du projet de loi 59. Avec l’ajout de la maladie de Lyme à cette liste, le fardeau de la preuve est renversé. Autrement dit, le ou la travailleuse n’aura pas à prouver qu’il ou elle a été mordu.e dans le cadre de son travail. C’est plutôt l’employeur qui devra prouver que le ou la travailleur.se n’a pas contracté la maladie dans le cadre de son travail. Toutefois, un diagnostic de la maladie de Lyme doit être obtenu.